Me voici très heureuse de vous retrouver ce jour pour une nouvelle chronique destinée aux dirigeants et chefs d’équipe soucieux de devoir manager des personnalités difficiles !
Nous partons bien souvent du principe selon lequel le comportement, la posture, le mode de communication du manager, impacte automatiquement le bien-être et la performance des salariés. Ce constat, avéré, a d’ailleurs fait l’objet d’un certain nombre de mes précédentes chroniques.
Si de nombreuses études montrent qu’une personne qui se sent bien dans son travail est plus performante, plus créative et moins absente, il n’en demeure pas moins que certains caractères et tempéraments parmi les collaborateurs peuvent mettre grandement en difficulté le responsable d’équipe.
Certaines personnes en effet, se révèlent indécises, versatiles, râleuses, jalouses ou de mauvaise foi. Les neutraliser avec tact nécessite quelques précieux conseils que voici:
Face à un râleur notoire du « C’était mieux avant ! » qui critique tout, tout le temps au travers de phrases assassines telles que « Ça ne tient pas la route ! », « On n’en a pas besoin », « Pourquoi avez-vous modifié la procédure ? », il est capital de ne pas vous braquer ou de ne pas vous justifier. Dans le jeu des « pourquoi », qui cherchent à vous accuser, vous vous enliseriez au travers d’une kyrielle de « parce que ».
Il est à ce titre primordial de vous affirmer sobrement. « Je ne suis pas mon prédécesseur. Et j’ai décidé de changer la procédure, parce qu’elle est plus rapide, plus opérationnelle et facilitante pour le plus grand nombre. » Rien de plus. Anticipez également les remarques, « si vous avez des suggestions, n’hésitez pas. ». Et si le râleur persiste dans le négatif, appuyez-vous sur le groupe qui excédé participera de le canaliser.
Face à une personne jalouse qui vise à vous disqualifier à l’aide de propos déplacés tels que « Je suis capable d’aller deux fois plus vite que toi » ou « Quand tu n’es pas là, ça se passe bien mieux » ou encore « Je ne veux pas m’en mêler, mais si j’étais à ta place il y a longtemps que… »
Il convient de ne pas répondre à l’offense par une réponse du type « mets-toi à ma place ». Justement, elle aimerait bien. Ne la prenez pas non plus en grippe même si c’est difficile. En effet votre agacement sera rendu perceptible et elle en profitera pour crier à l’injustice, au risque de fédérer l’équipe autour d’elle et contre vous.
Pour contre carrer la manipulation, il vous est possible de dire des choses comme celles-ci: « Quand tu me dis ça, j’ai l’impression que tu m’adresses un message, quel est-il ? », « J’ai le sentiment que tu cherches à me déstabiliser, est-ce que tu recherches? ». Ou coupez court : « Message pris en note, où en es-tu de ton travail? ».
Face à une personne qui joue la carte de l’affectif car vous êtes amis en dehors du travail, qui rentre souvent dans votre bureau, quêtant la connivence, l’accès aux secrets et qui essaie de capter votre attention en tout lieu, évitez absolument de le prendre pour confident en cédant au sentimentalisme. A l’inverse, passer du « tutoiement » au « vouvoiement » serait bien trop excessif.
Il vous revient ainsi de trouver une juste distance quitte à faire le deuil de cette amitié en contexte professionnel. Expliquez-lui, l’importance de l’équité au sein de l’équipe et les méfaits induits du favoritisme. « Il y a des choses que je ne peux malheureusement pas partager, pour autant, je suis convaincu que nous sommes capables de garder de bonnes relations. »
Quel que soit la nature de votre collaborateur contrariant, recourez autant que faire ce peu à la technique DEFI:
D – comme Décrire la situation
E – comme Expliquer les effets
F – comme Formuler une demande claire
I – comme informer sur les conséquences
Vous voici désormais armés, chers managers, co-équipiers, pour autoriser un repositionnement bienvenu et nécessaire des personnalités par trop intrusives!
Belle journée à toutes et à tous et à très bientôt pour de nouvelles aventures Pro !